true friends are hard to come by - ft. vera

Il se mouve avec assurance et sérénité dans les différents tunnels qui s'offrent à lui, connaissant par cœur le chemin qu'il emprunte. Sûrement parce qu'il le prend depuis bien des années ; des centaines, déjà. Ici comme presque partout ailleurs, il ne craint rien ni personne. En cas de problème, son pouvoir de persuasion l'aidera aisément à s'en sortir... Si ce n'est ses poings, selon son envie du moment. Présentement son humeur est joviale, presque déconcertante pour ceux qui le croisent d'après ce qu'il observe. Il s'en amuse d'autant plus, s'autorisant même à faire résonner dans ces grandes galeries froides éclairées de torches quelques sifflements mélodieux. Il arrive à sa destination une main dissimulée dans le dos, faisant face à deux démons armés et en pleine discussion devant une porte qu'il ne pourra vraisemblablement pas franchir sans attirer leur attention. « Hm hm. » Il lance, en se raclant volontairement la gorge. Il n'a pas de temps à perdre ; tout juste revenu de voyage dans les pays nordiques que sont la Finlande et la Norvège, il estime déjà avoir été privé d'elle suffisamment longtemps pour en gâcher davantage. Parce que peu de gens peuvent se vanter d'avoir su se forger une place dans ce cœur de pierre emprisonné de ronces, et Vera en fait partie. Oracle, prometteuse, ancienne esclave d'un homme qui n'a eu cure de tout le talent qui était le sien jusqu'à ce qu'il en paie de sa vie. Orion l'a vu déployer ses ailes d'ange déchu, s'élever puis régner sur ce royaume qui est maintenant le sien. L'une des seules fois où il a véritablement fait preuve d'altruisme au cours de sa très longue vie. Un épisode de sa vie pour lequel il continue de ressentir une certaine fierté, au fond. Parce qu'il a beau avoir semé la graine qui l'a encouragée à se révolter, c'est bien la démone qui a fait d'elle ce qu'elle est devenue – bien qu'il la soupçonne de l'avoir toujours été, même sous le muselage de son ancien maître. Une femme puissante, dangereuse. Le mélange parfait pour faire perdre ses esprits au cavalier. Comme c'était toujours le cas.

Les deux gardes se sont approchés de lui mais d'un simple regard planté dans celui du premier, il les a stoppé tous les deux. « Je viens en ami et pas les mains vides, comme vous pouvez le voir. » Un sourire étire lentement ses lèvres alors qu'il jette un regard par dessus son épaule un bref instant. Le deuxième garde jusqu'alors en retrait se dirige vers la porte, certainement dans le but d'annoncer son arrivée imminente, ce qu'il empêche également d'une main ferme refermée sur sa clavicule. « Inutile. La surprise n'en sera que meilleure. » Sans attendre de réponse il s'avance et entre, de suite bordé par l'ambiance plus chaude qui règne dans la pièce. A quelques pas sa cible, de dos avec cette cascade de cheveux noirs qui sied sa silhouette. Elle a probablement déjà senti sa présence mais qu'importe : il fait comme si ce n'est pas le cas, s'approchant lentement et silencieusement jusqu'à pouvoir caresser son épaule nue via les pétales de la rose blanche qu'il a sorti de son dos. « J'ai entendu dire que je pourrais obtenir un autographe en venant ici...  » A-t-il murmuré avec un soupçon d'amusement avant de ne la laisser se tourner vers lui. Son parfum embaume l'endroit et bientôt, lui titille merveilleusement les narines. Si ces choses ne se disent pas il le pense néanmoins : elle lui a manqué. Un peu. Rien qu'un peu. « Tu ne t'es pas trop ennuyée de moi pendant mon absence j'espère. » Scrutant son visage de porcelaine, il saisit sa main et y dépose un baiser comme il a l'habitude de le faire depuis des années déjà. S'il a toujours fait semblant qu'il s'agissait là d'un geste de séduction, c'est en fait presque affectueux. Avec elle uniquement, tout du moins.

(couleur rp: #01796F)

Dans sa taverne de flammes, Vera fait les cent pas. Elle réfléchit, alimente ses esprits en essayant de se remémorer ces dernières semaines. L’oracle est persuadée d’avoir une taupe parmi ses sbires. Quelqu’un de l’intérieur qui déjouerait ses plans car cela fait plusieurs fois que ses tentatives de vaincre les assassins de la source échouent. Sa boule de cristal lui est peu utile, elle tente en vain de découvrir l’avenir dans l’espoir de de trouver le traître mais tout est comme bloqué par quelque chose de puissant. Un sort ? Une potion ? Un pouvoir ? Elle ne sait pas car elle a très peu de connaissances sur la magie noire. Sûrement l’œuvre d’un sorcier maléfique. Alors qu’elle s’approche de la cheminée, l’horloge sonne 20h et le crépitement des flammes lui rappelle non pas un souvenir, mais l’avenir qu’elle a vu il y a quelques jours : Orion. Un avenir heureux car le démon est sûrement l’un des seuls qu’elle apprécie dans ce bas monde. Un homme qui la respecte pour ce qu’elle est et qui la connaît mieux que quiconque. Face à la cheminée, elle ne bouge plus car elle sait qu’il va arriver, tout est comme dans sa boule de cristal. Elle sent les pétales de ses fleurs survoler sa peau, elle n’a pas de frisson mais presque. « J'ai entendu dire que je pourrais obtenir un autographe en venant ici... » lâche-t-il dans un murmure. Elle sourit, amusée, Orion est sûrement l’un des seuls du monde sous-terrain à l’apprécier. La belle ne s’est pas fait que des amis avec son jeu de téléréalité et nombreux sont ceux qui la craignent tant elle a amassé de pouvoirs avec son émission. « Tu sais que je n’aime pas le blanc » dit-elle en arborant une moue déçue. L’oracle préfère le rouge et le noir, des couleurs qui expriment la passion ou la mort, des termes qui lui correspondent plutôt bien. « Tu ne t'es pas trop ennuyée de moi pendant mon absence j'espère. » déclara le cavalier. La démone pouffa légèrement, faisant croire au démon qu’il ne l’avait pas manqué mais c’était faux, la belle se languissait de son retour. « Terriblement » ironisa-t-elle en posant son index sur le col de sa chemise avec son regard malicieux. « N’oublie pas que j’ai ma boule de cristal et que grâce à elle je sais quand tu vas venir me rendre visite » reprit-elle en se mordant la lèvre inférieur. Elle s’installa sur son fauteuil, les bras sur les accoudoirs telle une véritable reine des enfers. « Alors, comment c’était les pays nordiques ? » questionne-t-elle pour faire la conversation malgré cette tension qui règne entre les deux protagonistes de la pièce.

« J'avais anticipé que tu dirais ça... » Qu'il répond avec tout autant de malice, faisant délicatement tourner la rose blanche entre ses doigts. Pourquoi croit-elle qu'il a choisi cette couleur spécifiquement ? Les années ont fait qu'il la connait beaucoup trop bien pour s'être simplement trompé dans ses préférences. Entre eux les choses ne sont jamais ce qu'elles semblent être, jamais faciles. Il y a bien longtemps sinon qu'il se serait détourné d'elle. Ce qu'il aime, c'est cette passion qui l'anime. Le fait qu'elle soit insaisissable et imprévisible. On ne sait jamais sur quel pied danser si ce n'est qu'elle ne lui causerait jamais de tort. Et la réciproque est d'usage. Depuis sa rencontre il a toujours œuvré pour elle ainsi que ses ambitions; un serviteur tantôt de la lumière, tantôt de l'ombre. Un peu comme aujourd'hui, même si elle ne le sait pas encore. « Et moi, je n'ai même pas eu besoin d'une boule de cristal pour deviner ça. » La traite-il de tricheuse ? Peut-être. Sûrement. C'est plus fort que lui: il faut qu'il lui réponde, qu'il la cherche. Qu'il lui rende les coups. Qu'il réveille le pire mais également le plus savoureux en elle. Parce qu'il n'y a pas plus beau spectacle qu'une femme accomplie qui ne manque pas de caractère. Le doigt qui se promène sur son col lui fait légèrement baisser la tête mais la distance bientôt émise efface derechef le trouble qui commençait tout juste à s'emparer d'Orion. Elle a ce pouvoir sur lui; celui de mettre tous ses sens en éveil avec un regard, un murmure. Il prend une inspiration et la suit du regard alors que ses pas le portent ici et là dans la pièce.

« Froid. » Ses lèvres esquissent un sourire alors qu'il se joue de la flamme d'une torche avec déléctation, passant sa main suffisamment proche pour que la chaleur la titille. « Mais j'y ai trouvé des choses plutôt intéressantes. Prometteuses. » Ses mains se rejoignent ensuite dans le bas de son dos alors qu'il ajoute dans un haussement d'épaules: « J'étais déçu cependant. Toutes les femmes se ressemblent là-bas; des blondes plantureuses aux jambes interminables et aux yeux d'un bleu océanique. » Le contraire de Vera. A nouveau, bien qu'elle ne peut le voir puisqu'il lui tourne le dos, un sourire en coin apparaît. Va-t-il oser ? Et puis pourquoi pas; il n'est jamais avide des réactions inattendues de la démone. « Elles ont été très accueillantes, cependant. » Il tait les détails, le sous-entendu est suffisant. Puis il fait volte face, approchant du fauteuil où elle est installée. Son charisme explose, ensorcelant un peu plus le cavalier qui ne parvient plus à la quitter des yeux. « Veux-tu ton cadeau ? » Il demande d'un ton plus sérieux, les yeux d'abord rivés sur ces lèvres qu'il a tant de fois baisées puis à ceux de l'oracle. « Ton vrai cadeau, je veux dire. » Il penche la tête sur le côté, arrêté à quelques pas d'elle. Son air trahi son questionnement intérieur. « Je ne suis pas sûr que tu le mérites... » Apparaît alors une moue déçue bien qu'en réalité, ses mots sont plus accusateurs que tristes. « Après tout, je ne t'ai même pas manqué. » Oui, il aimerait le lui faire cracher. Cette vérité qu'ils se refusent d'énoncer. Ce ne serait qu'une petite victoire parmi tant d'autres mais également beaucoup de défaites, le combat pour leurs fiertés respectives étant les plus sanglants entre eux. Connaissant Vera, elle est capable du pire comme du meilleur... Surtout si c'est pour ne pas lui donner raison.

Elle le regarde, elle le dévore avec ses yeux noisettes, bien décidé à jouer à ce jeu qu’ils aiment tant et qu’ils partagent depuis plusieurs décennies : celui du chat et de la souris ou comme on dit dans le monde sous-terrain, celui de la sorcière et du démon. Une valse sans fin, où l’on se court l’un après l’autre en attendant que l’un des deux succombe. Ce ne sera pas Vera, malgré son attachement pour le cavalier, elle a bien trop de fierté et elle a été trop de fois brisée par les hommes de ce bas-monde. « J'avais anticipé que tu dirais ça... » lui répondit-il. Elle arque un sourcil surprise de voir qu’il a visiblement apporté cette rose blanche dans le but qu’elle lui fasse cette remarque. « Et moi, je n'ai même pas eu besoin d'une boule de cristal pour deviner ça. » reprit-il. Un léger sourire apparait à la commissure des lèvres de l’oracle, il est doué au jeu de la taquinerie. « Froid. » déclare-t-il en jouant avec la flalmme de l’une des torches de l’habitacle de Vera. Elle n’a jamais été là-bas mais l’on raconte que l’enfer y est des plus glaciales à en faire frémir tous ceux qui s’aventurent dans ce monde sous-terrain blanc. « Mais j'y ai trouvé des choses plutôt intéressantes. Prometteuses. » Vera remarque qu’il reste assez vague sur son voyage, Orion a toujours été très secret et si elle trouve cela excitant, ça l’agace également au plus haut point. Toutefois elle ne laisse rien paraître en espérant qu’Orion lui dévoile un peu plus de choses. « J'étais déçu cependant. Toutes les femmes se ressemblent là-bas ; des blondes plantureuses aux jambes interminables et aux yeux d'un bleu océanique. » lâche-t-il comme s’il semblait lassé par tant de beauté. La brune eut envie de lever les yeux au ciel mais comme à son habitude, elle ne montra rien. « Je pensais que c’était ton genre » dit-elle en ne le quittant pas du regard comme pour le mettre devant le fait accompli. Vera n’avait jamais vraiment su ce qu’elle représentait aux yeux du démon : une distraction ? une amie ? une alliée ? une simple conquête ? Tout ce qu’elle savait c’est qu’il ne semblait pas se lasser d’aller à sa rencontre. « Elles ont été très accueillantes, cependant. » ajouta-t-il. Un sourire sur les lèvres de Vera se dessina, elle pouffa légèrement avant de remettre sa chevelure en place, elle sait ce qu’il était en train de faire, tenter de percevoir une once de jalousie mais elle ne s’offrait pas si facilement à quelqu’un. « Veux-tu ton cadeau ? » demanda Orion. Elle eut l’air étonnée, elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui apporte quelque chose, même si elle le connaissait très gentleman. « Ton vrai cadeau, je veux dire. » reprit-il. Elle leva les yeux au ciel, un sourire timide, elle était persuadée que sa simple présence constituait déjà le cadeau. « Connaissant ton égocentrisme légendaire, je me serai satisfaite de ta présence » lance-t-elle pour provoquer le cavalier sur son caractère. « Je ne suis pas sûr que tu le mérites... » elle le regarde, perplexe, pourquoi ne mériterait-elle pas un cadeau ? Après tout, elle était une femme comme les autres.  « Après tout, je ne t'ai même pas manqué. » finit-il par dire, en essayant de jouer sur l’émotion. Cependant ça ne prend pas auprès de la démone, elle le connaît trop bien pour savoir qu’il va et vient selon ses envies sans se préoccuper de ceux qui laisse derrière lui.   « Que veux-tu, avec le temps je me suis habituée à ton absence » lâche-t-elle. Non, il ne l’aura pas si facilement et de toute façon jamais Vera n’avouera une telle chose, elle a beaucoup trop de fierté. « Alors quoi, toi aussi tu te mets au « une absence, un cadeau » en guise de compensation ? Tu sais bien que je ne suis pas ce genre de femme » évoque-t-elle avec toute la confiance qu’elle peut avoir. Non elle n’est pas comme les autres mais qui sait, peut-être que c’est ça qui plait au cavalier finalement. « Mais je suis curieuse de voir ce que c’est ! » finit-elle par dire en se redressant de son fauteuil. Il avait toute son attention, elle espérait juste qu’il ne se jouait pas d’elle en lui offrant son corps, parce que ce cadeau-là, elle a déjà eu une centaine de fois.