hands are tied — w/Cam

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My hands are tied,want you round here all the time,
just can't seem to shake you off my mind, my hands are tied

Naviguant dans les rues de San Francisco, Vera n’avait pas pour habitude de se rendre sur terre. Elle préférait les enfers là où elle n’avait pas à se cacher et où elle pouvait être celle qu’elle est. Malheureusement pour elle depuis quelques temps ses visites sur terre étaient de plus en plus fréquentes, notamment parce qu’elle devait faire amie-amie avec cette jeune sorcière dans l’espoir de lui dérober son pouvoir au moment où il évoluerait. Aujourd’hui c’était tout autre chose qu’elle cherchait, une lanterne magique permettant d’emprisonner les pouvoirs des sorcières. Cela lui sera d’une grande utilité lorsque Aurora aura développer ce nouveau pouvoir de prémonition. Elle était à la recherche d’une porte qui lui ouvrirait une sorte de caverne d’alibaba des démons. L’espagnole sait que l’un des siens s’amuse à collectionner tous les objets magiques pour les revendre ensuite au plus offrant. Heureusement, elle avait de quoi payer, plusieurs pouvoirs contenus dans son athamé, elle était sûre qu’elle arriverait à négocier, au pire elle le tuerait. Alors qu’elle déambulait tranquillement dans les ruelles sombres du centre ville, elle s’arrêta net lorsqu’elle entendit des bruits de pas venir vers elle. La main entrouverte, prête à dégainer une boule de feu, elle patienta cacher à l’angle du mur. Lorsque la personne passa devant elle, elle le reconnu immédiatement. « Un Noguerra» dit-elle dans une colère étouffée, telle un prédateur attendant sa proie. L’homme se retourna et Vera fit apparaître une boule de feu dans sa main mais au moment de la lancer, elle s’arrêta net, comme bloquée par une force supérieure. « Qu’est ce que tu fais ?! » hurla-t-elle folle de rage de ne pas pouvoir le vaincre comme tous ceux de sa famille. Elle était persuadée qu’il utilisait un pouvoir particulier qui bloquait sa main et à cet instant elle sentit la peur s’installer en elle. Il était puissant s’il pouvait l’empêcher d’utiliser ses pouvoirs et elle ne voulait pas mourir, pas maintenant. A cet instant, Vera s’en voulait de ne pas avoir apporté l’un de ses sbires avec elle, qui la protégerait et qui détournerait l’attention de son interlocuteur pour qu’elle puisse s’enfuir. En tant qu’oracle le combat ne coule pas dans ses veines et bien qu’elle se soit pas mal entraîner, ce n’est pas son truc de se battre contre les sorciers.

each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. usually, when it will have the greatest impact on our lives.

Cam avait besoin de réfléchir et, pour ce faire, il avait pris l'habitude, ces dernières années, de se perdre dans les rues de sa ville natale. Pour quelques heures, parfois moins, selon les problèmes qui le préoccupaient. Ces derniers temps, Rudi, quoi que souci familier et tout à fait connu, occupait et emmêlait ses pensées. Difficile de savoir si c'était délibéré ou même si elle s'en rendait compte mais aller travailler devenait chaque jour un peu plus compliqué et il était exclu de s'attarder à l'école. Cam avait donc décidé de faire quelques détours avant de retourner chez ses parents et, sacoche tapant contre sa hanche, il était parti en ville, sans vraiment d'itinéraire ni même de destination. Et, vraiment, ça démontrait une fois de plus à quel point il pouvait être imprudent, malgré les années, malgré l'expérience et les leçons, acquises durement, parfois douloureusement. Objectivement, il savait qu'il était sensé être sur ses gardes quotidiennement, à toute heure du jour ou de la nuit. Le monde était vaste et effrayant mais il n'était pas nécessaire de se retrouver dans la jungle amazonienne pour être en danger, surtout lorsqu'on était un sorcier. Cela expliquait pourquoi il ne réagit pas immédiatement lorsqu'au détour d'une rue, mu par son instinct, il se retourna pour trouver face à lui l'une des Guerrero. Leurs chemins ne s'étaient pas croisés jusque-là, pas vraiment, mais Cam connaissait suffisamment bien son histoire familiale pour savoir que ce genre de mauvaises rencontres ne s'étaient toujours très bien terminées pour ses ancêtres. Il fronça les sourcils, incapable de comprendre ce qu'elle lui disait ni, surtout, pourquoi elle avait encore sa boule de feu en main. Mais ce n'était pas le moment de poser des questions ni même de lui faire la conversation. D'un revers de main, il tenta de projeter sur elle le conteneur à déchets qui se trouvait là. « Qu'est-ce que- » En vain. Rien ne bougea, rien du tout. Oho, ça n'augurait rien de bon. Il reporta son attention sur la fille, un rien déstabilisé par la mine furieuse qu'elle affichait. Il semblait plutôt clair qu'elle ne maîtrisait pas plus la situation que lui. « Que chingados » jura-t-il, sans la quitter des yeux. Qu'attendait-elle, bon sang ? « Vas-y, lance-la, je t'en prie » cria-t-il à son intention, glissant toutefois la main dans sa sacoche. Il savait pourtant qu'il ne trouverait rien, pas la moindre potion utile. Et difficile de croire qu'il pourrait s'en sortir en la bombardant de copies d'élèves puisque ses pouvoirs ne fonctionnaient pas mais, après tout, il ne fallait jamais perdre espoir.

Alors que Vera maintenait sa boule de feu dans la main, de toute façon il lui était impossible de faire autrement, elle remarqua que le sorcier tenta à son tour une attaque. Elle suivi du regard le geste de sa main pour ne finalement pas voir bouger d’un pouce le conteneur à déchets. Heureusement pour elle, lui aussi semblait dépourvu de pouvoir. « Qu'est-ce que- » dit-il, visiblement aussi surpris qu’elle par sa perte de pouvoir. « Que chingados » reprit-il. Vera ne se souvenait plus vraiment de son espagnol mais elle comprenait qu’il ne venait pas de lui faire un compliment. « Vas-y, lance-la, je t'en prie » finit-il par dire en provoquant la démone. Vera de son côté, bouillonnait, elle remarqua qu’il plongea la main dans sa poche, elle connaissait assez bien les sorciers pour savoir qu’ils avaient toujours une potion de défense sur eux. Alors qu’elle tenta à nouveau de lancer sa boule de feu, elle attrapa rapidement l’athamé présent dans sa botte pour la lancer rapidement en direction du sorcier. Il n’eut pas le temps de le voir arriver mais l’athamé s’arrêta brusquement à quelques centimètres de la tête du sorcier, comme bloqué par un mur de verre. Vera poussa un cri d’énervement, qu’est ce qu’il se passait ? Pourquoi toutes ses attaques étaient contrées ? Elle redoutait maintenant la potion magique qu’il allait sortir, elle garda une boule de feu dans sa main, au cas-où, pour brûler la potion rapidement si elle venait jusqu’à elle. « Qui es-tu ? » cria-t-elle. C’était un Noguerro, il n’y avait aucun doute là dessus et même s’il s’agissait d’une famille puissante de sorcier, ils n’avaient pas le pouvoir de bloquer les pouvoirs des autres. La démone restait méfiante, elle était assez maligne pour savoir que certains sorciers peuvent feindre le fait de ne pas avoir de pouvoir pour attaquer par derrière. Elle ne connaissait pas les dons de l’homme en face d’elle, même si le geste qu’il venait de faire laissait présumer le pouvoir de télékinésie. « Je sais que tu n’as pas le pouvoir de bloquer mes pouvoirs, il semblerait que l’on soit tous les deux impuissants » dit-elle en s’avançant à pas de loups pour rester sur ses gardes. Elle lui parlait pour tenter d’orienter son attention sur ses paroles et non sur ce qu’il projetait de faire.

each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. usually, when it will have the greatest impact on our lives.

S'agissait-il d'une ruse pour l'avoir sournoisement ? Cam n'était pas d'un naturel méfiant mais l'idée lui avait traversé l'esprit. Ce serait intelligent, vicieux, tout à fait le genre d'un démon. Peut-être un peu trop, en fait, ce qui n'avait aucun sens. Il divaguait, clairement. Si elle avait voulu sa mort, elle ne se serait certainement pas donné tant de mal. Pourquoi ? Rendre ça plus distrayant ? De toute évidence, cette fille ─ démone, Cam, focus ─ ne s'amusait pas beaucoup. Les sourcils froncés, concentré sur la recherche d'un quelconque outil de défense, il remarqua son mouvement avec un temps de retard et ne put que la regarder lui lancer un athamé au visage, lequel s'arrêta à quelques centimètres à peine de son nez. What the fuck. Stupéfait, clignant bêtement des yeux sans lâcher le couteau des yeux, Cam resta planté là un moment, tandis qu'à quelques mètres, la démone perdait clairement patience. Il l'entendit sans l'écouter, encore trop perturbé par l'arme restée suspendue en l'air. Doucement, il s'en saisit pour l'examiner, curieux par nature avant de reporter son attention sur la grande brune de l'autre côté de la ruelle. « Voyez-vous ça » lâcha-t-il, moqueur. C'était bien la première fois qu'il avait l'occasion de simplement parler à un démon et, certes, ce n'était certainement pas très prudent mais Cam n'était rien sinon avide de nouvelles expériences. Il s'avança tranquillement, feignant de jouer avec l'athamé sans la lâcher du regard, facade calme derrière laquelle se cachait une vague d'angoisse et son cœur, ce traître faible, qui tambourinait à n'en plus pouvoir dans sa poitrine. « J'imagine que c'est un problème » poursuivit-il, arme en mains et sourire aux lèvres, plus audacieux qu'à l'ordinaire. C'est ça, continue à parler en attendant de trouver une solution. L'idée la plus simple, la plus intelligente aussi, aurait été de fuir, au lieu de chercher le contact mais il voulait comprendre. Il ne pouvait pas user de ses pouvoirs sur elle, certes, et elle avait apparemment le même problème, mais qu'en était-il du combat rapproché ? Sans se départir de son sourire, Cam leva l'athamé avec la claire intention de frapper. Bloqué, le bras en l'air, tel un parfait abruti, il fronça un peu plus les sourcils, tout à fait perdu cette fois. Ce genre de choses n'était jamais arrivé auparavant, même si Soren, son être de lumière, l'aurait certainement voulu. Il n'en avait pas le pouvoir lui non plus. Non, c'était différent. Puissant. « Je ne comprends pas » lâcha-t-il, baissant le bras. Ça ne pouvait pas venir d'elle, ça ne faisait aucun sens et il était à peu près certain de n'avoir jamais cherché pareille protection, si pratique fût-elle. Non, c'était propre à eux, clairement. Elle ne pouvait pas l'attaquer, lui non plus. « Qui es-tu ? » fit-il, écho à sa question d'un peu plus tôt, restée sans réponse.

Vera commençait à perdre patience, elle ne savait pas quel était ce petit jeu et ce à quoi tout cela rimait mais elle avait d’autres chats à fouettés que de s’occuper de ce sorcier qu’elle ne pouvait pas vaincre. Le meurtre, contrairement aux autres démons ne faisait pas partie de son adn. Certes elle avait vaincu quelques créatures magiques du côté du bien ainsi que des innocents mais elle n’y prenait pas un plaisir immense comme la plupart de ses compatriotes, sûrement parce que c’est une oracle. Voyez-vous ça dit-il sur un ton railleur qui ne faisait pas sourire la démone. Il avait été surpris par l’athamé qui ne s’est arrêté qu’à quelques centimètres de son visage, Vera avait envie de penser qu’il n’était pas plus au courant qu’elle sur ce qu’il se passait entre eux. « J’imagine que c'est un problème » reprit-il. Le sorcier semblait confiant, Vera se mis sur ses gardes, elle n’avait pas confiance en lui. Si tout ce qui venait de se passer n’était que du cinéma alors il devait être un grand acteur car il semblait aussi perturbé qu’elle à l’idée que ses pouvoirs n’aient aucun effet. Alors que le sorcier s’approchait d’elle, Vera tentait de battre en retraite, si elle n’avait pas pu le blesser avec l’athamé, normalement lui non plus. Toutefois elle ne voulait pas risquer sa vie sur une probabilité. L’homme se rapprocha d’elle et alors qu’il leva le bras, celui-ci resta bloqué dans les airs. Un sourire de satisfaction s’afficha sur le visage de Vera. Rien n’y faisait, ils ne pouvaient pas s’affronter. « Je ne comprends pas » finit par dire l’homme en face d’elle. Cela restait un mystère, comment était-il possible que deux familles qui se détestent depuis des centaines d’années ne puissent pas se battre ? Vera se questionnait, était-il vraiment un Noguerro ? Il n’avait pas réagit lorsqu’elle avait prononcé son nom. « Qui es-tu ? » reprit-il comme s’il ne voulait pas dévoiler son identité. « Vera Guerrero, sixième génération de ma famille. » dit-elle en abaissant sa garde. Il n’était pas disposé à répondre à sa question, alors elle allait le faire, elle n’avait pas toute la journée devant elle mais l’oracle était curieuse, elle voulait savoir ce qu’il se passait. « Et toi ? Tu es bien un Noguerra ? » demanda-t-elle. En général les deux familles avaient le flair pour se reconnaître, comme si leur odeur magique était incorporée dans leur ADN.